Comète interstellaire 3I/ATLAS : un géant à grande vitesse qui défie les astronomes

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28 sept. 2025

Comète interstellaire 3I/ATLAS : un géant à grande vitesse qui défie les astronomes

Un visiteur interstellaire hors du commun

Le 1er juillet 2025, le réseau de télescopes ATLAS installé à Río Hurtado, au Chili, repère un point lumineux qui ne ressemble à aucune étoile connue. Rapidement, les équipes d’astronomes du monde entier reconnaissent qu’il s’agit d’un comète interstellaire : un corps qui vient d’un système stellaire lointain pour traverser notre voisinage solaire. Baptisé 3I/ATLAS, il rejoint les deux seuls précédents détectés avec certitude, ’Oumuamua (2017) et le comet Borisov (2019).

Ce qui choque les spécialistes, c’est avant tout la taille du noyau, estimée à 5,6 km de diamètre. Les deux interstellaires précédents mesuraient moins d’un kilomètre, ce qui fait de 3I/ATLAS le plus massif jamais observé. Sa vitesse relative au Soleil, d’environ 60 km s⁻¹, est presque deux fois supérieure à celle de ’Oumuamua, rendant son suivi et toute tentative d’interception extrêmement complexes.

Au moment de sa découverte, l’objet se trouvait à 670 millions de kilomètres du Soleil, mais il se dirige rapidement vers l’intérieur du système. Les calculs indiquent un passage le plus proche du Soleil à la fin du mois d’octobre 2025, juste à l’intérieur de l’orbite de Mars. Même à son point le plus proche, il restera à plus de 240 millions de kilomètres de la Terre, soit plus d’une fois et demie la distance Terre‑Soleil, assurant qu’il ne représente aucun danger immédiat.

Lorsque la comète s’approchera du Soleil, la chaleur sublimera les glaces de son noyau, formant une chevelure de poussière et un coma lumineux. Le télescope spatial Hubble a déjà capturé le premier aperçu de ce phénomène : une tache blanche, légèrement pixélisée, entourée d’un halo diffus. Les données photométriques de Hubble permettent aux scientifiques d’affiner leurs estimations de masse, de composition et de vitesse, ouvrant une fenêtre sans précédent sur la matière provenant d’une autre étoile.

Vers une éventuelle interception par la sonde Juno

Face à cet événement exceptionnel, le physicien théoricien Avi Loeb, directeur du programme de recherche sur les objets interstellaires à l’Université Harvard, propose une idée audacieuse : détourner la sonde spatiale Juno, actuellement en orbite autour de Jupiter, pour qu’elle croise la trajectoire de 3I/ATLAS. Cette opération, qui nécessiterait un redéploiement de la propulsion de la sonde et un recalcul précis de la fenêtre de lancement, pourrait offrir la première rencontre rapprochée entre une plateforme humaine et un objet d’une autre galaxie.

Le principe serait de profiter de la vitesse déjà élevée de Juno et de modifier légèrement son orbite à l’aide de ses moteurs de correction, afin de la placer sur une trajectoire convergente avec le passage de la comète. Si la manœuvre réussissait, les instruments de Juno – notamment son spectromètre à rayons X et ses caméras à haute résolution – pourraient analyser directement la composition chimique du noyau, mesurer les isotopes et détecter d’éventuelles signatures de processus physiques inconnus.

Les défis techniques sont colossaux. La fenêtre d’opération serait très étroite, les marges d’erreur proches de quelques dizaines de kilomètres, alors que la vitesse relative entre les deux objets dépasse les 50 km s⁻¹. De plus, la sonde, conçue pour résister aux conditions de l’environnement jovien, doit être adaptée à l’observation d’un objet traversant une région plus proche du Soleil, où le rayonnement est plus intense.

Malgré ces obstacles, l’intérêt scientifique est tel que la communauté spatiale internationale examine déjà les options de financement et de collaboration. Une interception réussie offrirait non seulement une première analyse in‑situ d’une comète interstellaire, mais aussi un test décisif des capacités de redirection de vaisseaux spatiaux pour des missions d’urgence, ouvrant des perspectives pour d’éventuelles futures missions d’exploration interstellaire.

En attendant la décision finale, les observatoires du réseau ATLAS, le télescope spatial Hubble et plusieurs radiotélescopes terrestres continuent de suivre 3I/ATLAS, recueillant chaque jour de nouvelles données. Les modèles de dynamique orbitale se raffinent, et des équipes de chercheurs en astrophysique, chimie planétaire et dynamique des milieux interstellaires préparent déjà les publications qui pourront transformer notre compréhension de la formation des systèmes planétaires au-delà de notre propre voisinage galactique.

Léandre Delacroix
Léandre Delacroix

Je m'appelle Léandre Delacroix, un expert en annuaire ou moteur de recherche et électronique. J'ai une passion pour l'analyse des tendances technologiques et leur impact sur les entreprises. En tant qu'écrivain, j'aime partager mes connaissances et mon expérience avec ceux qui cherchent à réussir dans le monde des affaires. Mes articles sont souvent axés sur les dernières innovations et les meilleures pratiques pour aider les entreprises à prospérer. Mon but est d'aider les autres à naviguer dans le monde complexe de la technologie et du commerce électronique.

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