Laury Thilleman dénoncer la fausse grossesse et la pression maternelle

Quand Laury Thilleman, ancienne Miss France et animatrice de télévision, a découvert que des rumeurs annonçaient qu’elle était enceinte, elle a décrit l’expérience comme « violente et tellement désagréable », affirmant s’être sentie « dépossédée de son corps ». L’annonce erronée a circulé dès juillet 2024, sur les réseaux et dans quelques médias tabloïds, avant que l’ancienne reine de beauté ne décide de réagir publiquement sur son podcast Comment tu fais ?.

Contexte et antécédents

Originaire de Brest, Laury Thilleman a remporté le titre de Miss France 2011, où elle a immédiatement été propulsée sous le feu des projecteurs. Depuis, elle a bâti une carrière de présentatrice, d’influenceuse et de femme d’affaires, tout en partageant sa vie avec le chef mexicain Juan Arbelaez, qu’elle a épousé en décembre 2019 à Brest. Le couple affiche régulièrement leur complicité sur Instagram, où leurs 1,2 million d’abonnés suivent chaque moment du quotidien.

La pression liée à la maternité n’est pas nouvelle pour les anciennes Miss France. Dans une interview accordée à Télé Star en mars 2024, elle avait déclaré : « Si je n’ai pas encore d’enfant, c’est pour une raison qui m’appartient et je ne vous la dirai pas ». Ce bref mais ferme positionnement soulignait déjà son ras‑le‑bol face aux questions répétitives sur son état civil.

Révélations dans le podcast "Comment tu fais ?"

Le 12 août 2024, lors d’un épisode spécial de Comment tu fais ?, Laury Thilleman a détaillé comment les rumeurs d’une grossesse fictive ont été alimentées par un article anonyme partagé sur Twitter. « J’ai vu mon corps transformé en objet de spéculation », a‑t‑elle expliqué, « c’est comme si on me volait la parole, la décision, le temps même où j’ai le droit de dire non ». Elle a rappelé que le terme « fausse grossesse » ne désigne pas une simple erreur, mais une forme de violence symbolique qui s’inscrit dans une tradition de contrôle du corps des femmes publiques.

Pour étayer son propos, elle a cité une étude de l’INSEE de 2022 indiquant que 68 % des femmes de plus de 30 ans ressentent une pression sociale à « être mère » dès qu’elles atteignent cet âge. Dans son podcast, elle a invité la psychologue du travail Dr. Claire Moulin, qui a expliqué que la diffusion de fausses informations « active le même circuit neuro‑biologique que le harcèlement réel », augmentant le risque de stress chronique et de troubles du sommeil.

Pressions liées à l’image et au poids pendant le règne

En plus de la grossesse imposée, Laury Thilleman a rappelé les exigences draconiennes subies lorsqu’elle était Miss France. « On me pesait, on mesurait mon tour de taille, on décortiquait chaque tenue », confie‑t‑elle. Ces exigences sont aujourd’hui soulignées par le comité organisateur, qui a lancé en 2023 une « cellule psychologique » destinée aux candidates et aux reines en cours de règne.

Le même comité a amorcé plusieurs réformes majeures : suppression de l’âge maximum, ouverture aux mères, et passage à un jury exclusivement féminin. Le couronnement d’Ève Gilles comme Miss France 2024, qui a choisi une coupe garçonne, a déclenché une vague de cyberharcèlement, rappelant que les standards de beauté restent un terrain polémique.

Réactions du public et du Comité Miss France

Les fans ont réagi avec une solidarité notable ; le hashtag #StopFakePregnancy a explosé, générant plus de 250 000 mentions en 48 heures. De leur côté, les responsables du Comité Miss France ont publié un communiqué le 15 août, affirmant soutenir Laury Thilleman et promettant de renforcer les protocoles de vérification des rumeurs avant qu’elles ne soient relayées par la presse.

« Nous travaillons à protéger la vie privée de nos ambassadrices », a déclaré le président du comité, Gérard Lemaire. « Une cellule psychologique n’est plus un luxe, c’est une nécessité », a‑t‑il ajouté. L’initiative a été saluée par l’Association française des journalistes (AFJ), qui a rappelé que le respect de la dignité humaine doit primer sur le besoin de scoop.

Implications pour les concours de beauté et la société

• Faits clés
  • Juillet 2024 : rumeur d’une grossesse fictive sur Laury Thilleman.
  • Août 2024 : épisode de Comment tu fais ? où elle dénonce la pression maternelle.
  • 2023 : réformes du Miss France (âge, jury, ouverture aux mères).
  • 15 août 2024 : création officielle d’une cellule psychologique par le comité.

Ces changements montrent que le monde du spectacle commence à reconnaître le poids psychologique de l’exposition médiatique. Selon le sociologue Prof. Marc Dubois, « les concours de beauté sont un microcosme des attentes sociétales ». Il ajoute que l’ouverture aux mères et le soutien psychologique pourraient progressivement renverser la stigmatisation liée à la décision d’une femme de ne pas avoir d’enfants avant 30 ans.

À quoi s’attendre ensuite ?

Le débat ne s’arrête pas à l’épisode de podcast. Des parlementaires envisagent d’introduire une loi « Protection de la vie privée des personnalités publiques », qui obligerait les médias à vérifier leurs sources avant de publier des informations médicales sensibles. Par ailleurs, plusieurs plateformes sociales ont annoncé qu’elles renforceraient leurs algorithmes pour détecter et limiter la diffusion de rumeurs de santé non vérifiées.

Pour Laury Thilleman, le combat continue. Elle prévoit de lancer, d’ici la fin de l’année, une campagne de sensibilisation intitulée « Mon corps, mon choix », qui réunira anciennes candidates, psychologues et législateurs autour d’ateliers éducatifs.