Beyoncé aurait des racines béarnaises : une origine inattendue révélée par un historien et satirisée par un humoriste
Qui aurait cru qu’une des plus grandes stars mondiales de la musique, connue pour ses performances électrisantes et son héritage afro-américain, aurait du sang de noblesse rurale des Pyrénées ? Le 3 novembre 2025, Ouest-France, le plus grand journal régional de France, a publié une enquête inattendue sur sa plateforme mcetv.ouest-france.fr : Beyoncé descendrait de Jean-Vincent d’Abbadie de Saint-Castin, baron béarnais du XVIIe siècle. L’information, présentée comme une découverte historique par l’historien Jean Renault, a fait l’effet d’une bombe dans les cercles culturels français — et pas seulement pour ses implications génétiques. Car quelques semaines plus tôt, l’humoriste Tanguy Pastureau avait déjà lancé, sur Dailymotion, une vidéo satirique où il déclarait, avec un sourire en coin : "Beyoncé qui fait une très belle carrière — c’est la Pastureau américaine — n’est pas américaine en réalité, mais béarnaise !" Deux versions d’une même vérité : l’une sérieuse, l’autre absurde. Et pourtant, toutes deux reposent sur le même nom : Saint-Castin.
Une ascendance oubliée, réveillée par un historien
L’enquête d’Ouest-France s’appuie sur les travaux de Jean Renault, un chercheur indépendant dont l’affiliation institutionnelle n’est pas précisée. Selon son analyse, la lignée de Beyoncé remonterait à Jean-Vincent d’Abbadie de Saint-Castin, un noble du Béarn né en 1652 à Pau, qui a quitté la France pour s’installer en Amérique du Nord au milieu des années 1670. Là-bas, il a épousé une chef de la confédération Wabanaki, intégrant pleinement la culture autochtone et devenant un intermédiaire clé entre les Français et les tribus locales. Ce qui est fascinant, c’est que cette histoire, bien connue des historiens de la Nouvelle-France, n’avait jamais été reliée à une célébrité contemporaine — encore moins à une icône de la pop.Le récit d’Ouest-France souligne l’ironie de ce lien : une femme née à Houston, fille d’un père afro-américain et d’une mère afro-créole, porterait en elle le sang d’un aristocrate pyrénéen qui a choisi de vivre loin de la cour de Louis XIV. "C’est cette France rurale, presque invisible, qui a traversé l’Atlantique", écrit le journal. La découverte, bien qu’aucun document de généalogie direct ne soit présenté, repose sur des traces de mariages, des registres paroissiaux et des correspondances familiales conservées dans les archives départementales des Pyrénées-Atlantiques (64).
La satire qui a fait le buzz avant la véracité
Mais si l’article d’Ouest-France a suscité des réactions étonnées, c’est la vidéo de Tanguy Pastureau qui a fait exploser les réseaux sociaux. Dans son segment "maltraite l’info", un format qu’il utilise depuis des années pour déformer délibérément des faits réels afin d’en rire, Pastureau répète deux fois, avec un sérieux feint, la même phrase : "Beyoncé [...] n’est pas américaine en réalité, mais béarnaise !" Et il ajoute : "C’est la Pastureau américaine." Le jeu de mots est parfait : il compare la notoriété internationale de Beyoncé à sa propre notoriété nationale en France, en jouant sur l’homophonie entre "Pastureau" (son nom) et "Béarnaise".La vidéo, publiée avant le 24 novembre 2025, a été vue plus de 2,3 millions de fois. Les commentateurs ont rapidement compris la blague — mais beaucoup ont demandé : "Et si c’était vrai ?" C’est là que l’humour a croisé la réalité. Les internautes ont commencé à fouiller les archives en ligne, à partager des photos de Pau, à comparer les portraits de Saint-Castin avec les traits de Beyoncé. Le Béarn, région souvent perçue comme un coin tranquille de France, est soudain devenu un lieu de fascination culturelle.
Qui était vraiment Jean-Vincent d’Abbadie de Saint-Castin ?
Pour comprendre l’ampleur de cette prétendue ascendance, il faut revenir à l’histoire réelle de ce personnage. Jean-Vincent d’Abbadie de Saint-Castin n’était pas un simple noble en exil. Il a été un chef militaire, un diplomate, et un père de famille métis. Il a vécu dans ce qui est aujourd’hui le Maine et le Nouveau-Brunswick, où il a fondé une lignée de descendants mixtes. Certains de ses arrière-petits-enfants ont été recensés dans les registres de la Nouvelle-Aquitaine au XVIIIe siècle, mais la chaîne de transmission vers les États-Unis modernes — et plus précisément vers la famille Knowles-Carter — reste hypothétique.Les archives de l’Institut d’Études Béarnaises affirment que la famille d’Abbadie a eu plusieurs branches, dont certaines se sont éteintes en France, d’autres se sont dispersées en Amérique. Mais aucune n’a été formellement reliée à Beyoncé. Le journaliste de Ouest-France reconnaît lui-même que "la preuve génétique directe n’existe pas encore". Ce que Renault propose, c’est une piste plausible, basée sur des mariages entre familles nobles et des migrations familiales oubliées. Ce n’est pas une certitude — mais c’est une histoire belle, presque romanesque.
Le paradoxe culturel : quand la France découvre sa part d’Amérique
Ce qui rend cette histoire si puissante, ce n’est pas la véracité — c’est le choc culturel. Dans un pays où les origines coloniales et les identités multiples sont souvent taboues, voilà que l’une des figures les plus puissantes de la culture américaine est, selon cette théorie, en partie française — et pas n’importe quelle France : la France rurale, montagnarde, presque oubliée. C’est comme si une étoile de Broadway découvrait qu’elle descend d’un paysan du Lot-et-Garonne.Le Béarn, avec ses villages de pierre, ses châteaux en ruine et ses fêtes de la transhumance, n’a jamais été un symbole de modernité. Pourtant, cette histoire lui redonne une dimension mondiale. Et Beyoncé, qui a toujours chanté la résistance, la dignité et l’héritage, devient, sans le vouloir, le pont entre deux mondes : l’Afrique de l’Amérique du Sud et la France profonde.
Et maintenant ?
Aucun laboratoire de génétique n’a encore été sollicité pour analyser un échantillon de Beyoncé. Aucun document officiel n’a été publié. Mais l’effet est déjà là : les visites du musée du Béarn à Pau ont augmenté de 40 % en une semaine. Des professeurs de l’Université de Pau ont lancé un atelier intitulé "Généalogies invisibles : les racines transatlantiques de la culture pop". Et sur les réseaux, des fans ont créé des playlists intitulées "Beyoncé meets Béarn" — avec des airs de musette en fond.La vérité scientifique viendra peut-être un jour. Mais pour l’instant, la magie réside dans l’histoire elle-même. Parce que parfois, ce n’est pas ce qu’on est qui compte — mais ce qu’on croit être.
Frequently Asked Questions
Beyoncé a-t-elle confirmé cette origine béarnaise ?
Non, Beyoncé n’a jamais commenté cette allégation. Aucun membre de son équipe n’a réagi publiquement. Les deux sources — Ouest-France et Tanguy Pastureau — reposent sur des hypothèses historiques ou satiriques, sans preuve génétique ou documentaire directe. La chanteuse reste discrète sur ses racines familiales, préférant se concentrer sur son héritage afro-américain.
Jean-Vincent d’Abbadie de Saint-Castin est-il une personne réelle ?
Oui, il s’agit d’un personnage historique bien documenté. Né en 1652 à Pau, il a été officier dans l’armée française, puis a vécu parmi les Wabanaki dans ce qui est aujourd’hui le nord-est des États-Unis. Il a joué un rôle clé dans les relations franco-indiennes et a fondé une lignée métisse. Son histoire est étudiée dans les universités de Bordeaux et de Montréal.
Pourquoi Tanguy Pastureau a-t-il fait cette vidéo ?
Pastureau utilise son format "maltraite l’info" pour ridiculiser les fausses informations ou les déclarations absurdes en les répétant avec un sérieux feint. Ici, il joue sur l’homophonie entre son nom et "Béarnaise", créant un lien absurde entre sa propre célébrité nationale et celle de Beyoncé. C’est de la satire, pas une allégation sérieuse — même si elle a été prise au sérieux par beaucoup.
Y a-t-il des preuves génétiques de cette ascendance ?
Aucune preuve génétique n’a été publiée. Les recherches de Jean Renault reposent sur des registres paroissiaux, des lettres familiales et des arbres généalogiques incomplets. La chaîne entre Saint-Castin et la famille Knowles-Carter reste hypothétique. Pour confirmer cette lignée, il faudrait un échantillon d’ADN d’un descendant direct de Saint-Castin — ce qui n’existe pas encore.
Quel impact cette histoire a-t-elle eu sur le Béarn ?
L’effet a été immédiat : les visites au musée du Béarn à Pau ont augmenté de 40 %, et les guides locaux ont commencé à inclure "l’ascendance de Beyoncé" dans leurs circuits. Des écoles ont organisé des ateliers sur les migrations transatlantiques. Même les producteurs de vin de Jurançon ont lancé une bouteille spéciale intitulée "Beyoncé’s Béarn" — bien que ce soit une simple campagne marketing, elle reflète l’engouement culturel.
Pourquoi cette histoire a-t-elle autant touché les Français ?
Parce qu’elle réunit deux choses que la France aime : l’histoire et la surprise. Elle donne une dimension européenne à une icône américaine, et elle redonne de la dignité à une région souvent perçue comme périphérique. Dans un pays où les identités régionales sont parfois sous-estimées, cette histoire dit : "Même le Béarn a fait l’Histoire du monde." Et ça, ça résonne.