Ces dernières années, nous avons pu assister au "réveil écologique" des élites politiques et industrielles. Des idées, hier, utopiques, sont aujourd'hui devenues révolutionnaires, voires, visionnaires. La voiture électrique et les solutions hybrides font parties de ces nouvelles "idées neuves". Enjeu commercial et bientôt, électoral, la voiture "verte" est devenu l'objet de toutes les attentions. La course au zéro CO2, ou presque, est lancée et gare aux quelques hérétiques qui osent remettre en question ces changements. Il y a la crise, nous avons des chômeurs et la roue ainsi électrifiée va les remettre au boulot !
Si l'on prend un peu de recul, on est assez surpris de voir que tout ce que l'on nous propose semble s'inscrire dans une étrange continuité. Tout semble s'orchestrer de manière à ce que nous gardions un mode de vie quasi identique, à l'exception du fait qu'il sera peut être "plus propre".
Nos déplacements sont ils si nécessaires ?
Si l'objectif est de diminuer notre "empreinte écologique" pourquoi dès lors ne pas étudier les raisons de nos déplacements ? Chaque matin, ce sont des millions de personnes qui empruntent une gamme de véhicules divers et variés pour se rendre sur leur lieu de travail. Mais pourquoi ne travaillons nous pas à déplacer le lieu de travail au plus proche de tous ces voyageurs ? Combien d'énergie serait économisée si ne serait ce que 30 % de la population active pouvait exercer son métier au plus proche de son domicile ? Et si on bâtissait des habitations plutôt que des bureaux ? Et si on améliorait la répartition géographique de la population au lieu de la concentrer dans un "Grand Paris" dont le seul mérite sera de créer plus de problèmes qu'il n'en résoudra ?
La rupture verte : un nouveau dogme qui ne dit pas son nom.
Le changement, la rupture, semble ainsi se borner à "verdir" une organisation industrielle et commerciale sans pour autant en remettre en cause les fondamentaux sociologiques et structurels. On s'inquiète de l'avenir de l'automobile mais personne ne s'interroge sur la place sociétale excessive de cette industrie. Il faut donc acheter chinois, manger des fraises bios en hiver et chaque matin rouler vert, et tout irait ainsi pour le mieux ?
Je suis très perplexe face à cette révolution verte et déjà dogmatique qui semble soigneusement éviter des questions dérangeantes, et pourtant, fondamentales.
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