Dans son communiqué de presse en date du jeudi 13 mars 2008, Le groupe portugais GALP ENERGIA en collaboration avec la société ALGAFUEL annonce le début d'un test industriel visant à produire des biocarburants générés à partir de micro algues. Le 22 février 2008, La "Technology Review" du MIT (Massaschusetts Institute of Technology) annonce qu'une jeune compagnie Californienne, Solarzyme, développe des technologies de conversion de la biomasse alguale marine en biodiesel. Chevron, géant pétrolier américain, coopère étroitement avec cette entreprise. Fin 2007 Solarzyme a bénéficié d'une subvention de 2 Millions de US Dollars de la part du National Institute of Standard and Technology. La Chine , l'Espagne, le Danemark, l'Israël sont engagés dans des projets similaires. Tous entendent passer à une phase d'industrialisation intense dans les 2 à 3 ans à venir. En France, hormis le timide projet Shamash, nous demeurons loin derrière ce qui semble être une tendance mondiale.
Biodiesels à partir d'algues : Une idée neuve ?
La possibilité de fabriquer de grandes quantité d'huiles à partir d'algues oléagineuse est très loin d'être une idée neuve. Cette possibilité est reconnue et validée depuis 1996 date à laquelle le NREL, suite à une expérimentation de 18 ans, a remis ses conclusions sur ce sujet. Le NREL c'est le National Renewable Energies Laboratory. Cet organisation américaine a mené un programme d'étude et de sélection sur le site de Salton Seas ( Californie) entre 1978 et 1996. Les conclusions de cet institut ont été sans appel. Avec un minimum d'investissement, les algues marines permettent des rendements de 40 voire 60 tonnes d'huile par hectare cultivé lorsque les plantes terrestre n'en autorisent que 2 voire 3 tout au plus.
La France : Le choix de l'inefficience.
Le rapport d'information N°1622 présenté le 26 mai 2004 à l'Assemblée Nationale par M. Marleix, émettait de vives recommandations en faveur du développement des secteurs industriels et agricoles liés à la production de biocarburants. Cependant, les résultats scientifiques du NREL ne sont évoqués nulle part en ce qui concerne les substituts naturels au diesel pétrolier. Le rapport considère que les quantités d'huiles pouvant être produites sont nécessairement limitées et que leur incorporation dans du diesel pétrolier pour réaliser du Biodiesel est inévitable.
La France , dans le cadre de la production de bio diesel, demeure sur l'idée fausse qu'un hectare de surface ne peut produire que 2 à 3 tonnes d'huile végétale alors que le monde entier travaille sur des options technologiques jusqu'à 20 fois plus efficaces.
En France : les algues pour le biodiesel : connait pas !.
En page 23 de son rapport, le groupe de travail du CIVPE apporte un éclairage sur les technologies permettant la fabrication de biocarburants. En 2006, selon ce comité d'expert, seules trois voies innovantes pouvaient permettre à la France de développer durablement la production de carburants alternatifs :
- Les Ressources LignoCellulosiques (Paille, feuilles mortes etc...)
- Les Déchets de Bois (Sciure, débris, taillis...)
- Les Résidus et déchets agricoles (Lisiers, déchets ultimes de transformation...).
Le rapport 1622 présenté en 2004 faisait état des mêmes ouvertures. Alors que dans le même moment les percées bio-technologiques relatives à la production d'algues oléagineuses passaient du laboratoire au stade de la pré-industrialisation.
En l'état de l'analyse de la littérature officielle collectée à ce jour, l'option "algues marines" n'a été a ce jour citée dans aucun des rapports d'information commandés par les pouvoirs publics.
- La Commission Interministérielle pour les Véhicules Propres et Economes - Recommandations pour un développement durable des biocarburants en France - 15 Janvier 2006.
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